Atelier Mosaïques de Mots: le mot de la fin

Publié le par GFEN 33

La meneuse de loups

Mosaïques de Mots, Mosaïque de choses

G.F.E.N/Mélodie des Mots Dits

ABC, le Mascaret, Blanquefort

Vendredi 12 Juin 2015

Ça a commencé dans le ventre de ma mère boiteuse. Ce balancement obsédant qui fait que, même dans un utérus, il te faut trouver l’équilibre. Déjà, le rythme de la vie est dans ton sang qui bat de maux et de mots.

Puis les mots se sont colorés. Ils ont habillé mes débuts. Les lettres, plus tard furent une palette vers les mots, les phrases et l’écrire. Béquille ou bâton magique, ils ont parfois boité et se sont d’autres fois reconnus dans la poésie, le conte, le livre. Etait-ce mon écriture salvatrice ? Oh le grand mot ! Mais peut-être, et même, sans doute ! L’appui fût ce livre qui resta la petite lampe toujours allumée.

Ensuite, la mort de l’aïeule m’autorisa à visiter les greniers où quantité de laines accumulées cohabitaient avec les araignées.

C’est alors que j’entrepris le tricotage des couleurs abandonnées pour devenir cette « Tricoteuse de Mots », mosaïquant au fil des jours et des années. Nombre de couvertures patchworquées sont issues de ce racontage…

Et de mosaïque en mots/saïques, j’en suis venue à cette autre manière d’écrire que représentent mes tableaux.

J’ai commencé « petit » avec cet atelier de l’ABC où mes amies m’ont enseigné les rudiments de cette mosaïque-là : briares, vaisselle cassée et coquillages, pour ce plateau, inspiré des Soleils de Van Gogh…

Ce que je n’ai pas aimé, c’était de recouvrir « l’œuvre » d’une pâte à joint pour que tout soit bien lisse !!

Alors, déjà conteuse et tricoteuse, je me suis mise à raconter autrement, mosaïquant de çi, de là, usant de support improbables, habitués des décharges, côtoyant les poubelles dans nos rues : fonds de tiroirs, d’armoires, de colonnes de salle de bain, poêles, bouts de bois et d’étagères… Avec des matériaux ramassés au cours de mes errances (pierres, coquillages, fil de fer, clous, plumes, écorces, bois flotté, vaisselle et bijoux cassés) ou donnés par des amis de retour de voyage ou non, chacun ayant une âme, une humanité, une valeur, une émotion. Beaucoup aujourd’hui laissent leur trace dans mes tableaux.

Le plus grand (sur fond d’armoire) c’est « Mille et une vies, rêve de Solitude » (pour ma fille)

-La dame au vélo (sur crêpière) ce pourrait être moi,

-Gertrude l’Araignée illustre l’un de mes contes paru dans « Les Princes Charmants ne sont plus ce qu’ils étaient »

-Laisse de Mer, est le premier que j’ai réalisé pour montrer à mon amie vendéenne ce que l’on pouvait réaliser avec l’estran (ces choses qu’on ramasse sur les plages)

-Les cheveux de la fée, raconte la naissance du violon chez les tsiganes (j’ai beaucoup créé à partir de leurs contes, ainsi que ceux du Tibet et de l’Inde)

-Quant à « La  Meneuse de Loups », bergère dite « maléfique » elle a recueilli et élevés les louveteaux qui l’accompagnent aux pâturages avec ses moutons, sans dommage… Cherchez les loups !

Voilà ce que je pouvais dire sur ces Mots/Saïques dont vous fites de si beaux textes. Merci beaucoup à vous.

Monique

 

Publié dans Ateliers Nomades

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